L’ENTRAÎNEMENT COMBINÉ 

La relation entre les exercices aérobiques et l’entraînement musculaire par résistance

entrainementcombine

Plusieurs athlètes, qu’ils soient à un niveau débutant ou plus avancé combinent l’entraînement musculaire par résistance avec un entraînement d’endurance (cardiovasculaire dans le cas de cet article). Plusieurs sports requièrent qu’un athlète travaille autant en force musculaire qu’en rapidité et en endurance cardiovasculaire.

Pour la plupart des gens s’entraînant en musculation, un dicton courant dit que le « cardio tue les gainZ ». Autrement dit, que de faire des activités d’endurance cardiovasculaire influencerait négativement les résultats que l’on souhaite obtenir par l’entraînement musculaire, que nos objectifs soient l’augmentation de la force musculaire, l’hypertrophie musculaire ou l’endurance musculaire (pour connaître la différence entre ces trois types d’entraînement, référez-vous à l’article Force vs Hypertrophie vs Endurance).

L’entraînement cardiovasculaire nuit-il réellement à l’entraînement musculaire?

La réponse; ça dépend…

Des études précédentes ont démontré que l’entraînement combiné, comparativement à l’entraînement musculaire avait des effets négatifs sur la force (1,2,3,4). Des résultats similaires ont été démontré pour l’atteinte de l’hypertrophie musculaire (prise de masse) (3,4,5) et l’amélioration de la puissance (la force en vitesse) (2,4,6,7,8).

PAR CONTRE,

D’autres études semblent démontrer tout le contraire! En effet, plusieurs autres groupes de chercheurs en sont arrivés à la conclusion que l’entraînement en endurance avait soit peu ou pas d’effet sur l’atteinte des objectifs musculaires d’un athlète (9,10,11).

De plus, la grandeur de l’écart entre les résultats entre plusieurs groupes d’athlètes était très grand; de -12% à 87%. Donc, si plusieurs athlètes perdaient des résultats d’effets sur la masse musculaire, plusieurs en gagnaient (12).

Donc, maintenant, que fait-on de tout ça? Qu’est-ce qui expliquerait autant de disparité entre les résultats?

Tout d’abord, une des hypothèses établit par les chercheurs serait l’effet d’interférence. Quand un programme d’entraînement est créé pour un athlète, il est généralement fait pour maximiser le temps et les capacités de l’athlète, dans le sens où on peut rarement ajouter des exercices au programme sans nuire à l’athlète. Or, si on ajoutait un segment cardiovasculaire à un programme déjà complet pour un athlète, on pourrait créer un effet de surentraînement.  C’est ce que certains chercheurs croient qu’il arrive et qui expliquerait la disparité des résultats (13,14).

Voici ce qui semble être démontré de manière assurée (15 à 30 )

NOTE : Il est important de noter que les exercices cardiovasculaires testés pour les expériences étaient souvent le vélo et la course à pied. Il serait intéressant de valider les résultats avec des exercices cardiovasculaires nécessitant le haut du corps, par exemple le rameur ou elliptique.

La durée et l’intensité de l’entraînement cardiovasculaire doivent être adapté selon les buts de l’entraînement musculaire pour être assuré qu’il n’y ait pas d’interférences négatifs entre les entraînements.

Des entraînements cardiovasculaires de 20 minutes par jour semblent avoir peu d’effet négatif sur la prise de masse musculaire et la force musculaire. Au-delà de ce temps d’entraînement, des effets négatifs plus prolongés sur les résultats apparaissent. En séparant les analyses faites selon de le type d’exercice cardiovasculaire effectué, on peut conclure que les effets négatifs sur l’entraînement en force et en prise de masse sont plus grand avec la course à pied qu’avec le cyclisme. Plusieurs théories expliqueraient ce résultat. D’abord, le cyclisme, d’un point de vue biomécanique, ressemblerait plus au exercices en gymnase que la course à pied en terme de type de mouvement effectué. Ensuite, la course à pied créé plus de dommage musculaire que le vélo. Finalement, la théorie sur laquelle les chercheurs s’entendent le plus serait le fait que la course à pied à une portion excentrique dans le mouvement (la partie « descente » d’un exercice) et que le vélo n’a pas (le vélo à seulement une partie « poussée » sans avoir à absorber une « descente »).

Des entraînements cardiovasculaires combinés avec de l’entraînement en puissance (force et vitesse) avaient des effets négatifs sur ce dernier. Ce pourrait être à cause du fait que l’entraînement cardiovasculaire aurait des effets négatifs sur la vitesse déployée à moyen et long terme contrairement à l’entraînement en force, où la vitesse est un facteur moins important.

Des entraînements cardiovasculaires combinés avec de l’entraînement musculaire en endurance (répétitions élevés) avaient aucun effet notable l’un sur l’autre.

Finalement, un des effets important de l’entraînement combiné était l’augmentation de la perte de gras lorsque l’entraînement cardiovasculaire était de haute intensité, peu importe le type d’entraînement effectué.

Un autre effet important de l’entraînement combiné est que l’entraînement en force semble avoir un effet bénéfique sur l’entraînement musculaire en endurance. Ceci s’explique par la combinaison de la prise de masse musculaire et la plus grande adaptation nerveuse nécessité par l’entraînement en force.

En pratique

Le style d’entraînement combiné est souvent, comme il a été dit précédemment, utilisé pour améliorer des performances sportives. Le style de sport où l’entraînement combiné peut être le plus dommageable semble être l’entraînement en puissance comparativement aux sports nécessitant de la force ou une prise de masse. L’un des plus grands danger de l’entraînement combiné est l’interférence. Pour s’assurer qu’il y ait le moins d’interférence négative possible, il est recommandé de choisir un entraînement cardiovasculaire et musculaire qui imite le plus possible les mouvements effectués lors de l’activité pour laquelle on s’entraîne.  De plus, il recommandé, pour éviter une nuisance à l’entraînement musculaire, que les activités cardiovaculaires soient moins de 20 minutes par jour et moins de 3 fois par semaine et à une intensité élevé.

Finalement, pour améliorer une capacité aérobique (cardio de longue durée), l’entraînement en force peut être incorporé à un programme sans que l’un nuise à l’autre.

SOURCES :

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2)     Hakkinen, K, Alen, M, Kraemer, WJ, Gorostiaga, E, Izquierdo, M, Rusko, H, Mikkola, J, Hakkinen, A, Valkeinen, H, Kaarakainen, E, Romu, S, Erola, V, Ahtiainen, J, Paavolainen, L. Neuromuscular adaptations during concurrent strength and endurance training versus strength training. Eur J Appl Physiol 89: 42–52, 2003.

3)     Hickson, RC. Interference of strength development by simulta- neously training for strength and endurance. Eur J Appl Physiol Occup Physiol 45: 255–263, 1980.

4)     Kraemer, W, Patton, J, Gordon, S, Harman, E, Deschenes, M, Reynolds, K, Newton, R, Triplett, N, Dziados, J. Compatibility of high-intensity strength and endurance training on hormonal and skeletal muscle adaptations. J Appl Physiol 78: 976–989, 1995.

5)   McCarthy, JP, Pozniak, MA, Agre, JC. Neuromuscular adaptations to concurrent strength and endurance training. Med Sci Sports Exerc 34: 511–519, 2002.

6)     Hennessy, L, Watson, A. The interference effects of training for strength and endurance simultaneously. J Strength Cond Res 12: 9–12, 1994.

7)     Hunter, G, Demment, R, Miller, D. Development of strength and maximum oxygen uptake during simultaneous training for strength and endurance. J Sports Med Phys Fitness 27: 269–275, 1987.

8)     Leveritt, M, Abernethy, P. Acute effects of high-intensity endurance exercise on subsequent resistance activity. J Strength Cond Res 13: 47–51, 1999.

9)     McCarthy, JP, Agre, JC, Graf, BK, Pozniak, MA, Vailas, AC. Compatibility of adaptive responses with combining strength and endurance training. Med Sci Sports Exerc 27: 429–436, 1995.

10)  Sillanpaa, E, Hakkinen, A, Nyman, K, Mattila, M, Cheng, S, Karavirta, L, Laaksonen, DE, Huuhka, N, Kraemer, WJ, Hakinen, K. Body composition and fitness during strength and/or endurance training in older men. Med Sci Sports Exerc 40: 950–958, 2008.

11)  Sillanpaa, E, Laaksonen, DE, Haikinen, A, Karavirta, L, Jensen, B, Kraemer, WJ, Nyman, K, Haikkinen, K. Body composition, fitness, and metabolic health during strength and endurance training and their combination in middle-aged and older women. Eur J Appl Physiol 106: 285–296, 2009.

12)   Karavirta, L, Hakkinen, K, Kauhanen, A, Arija-Blazquez, A, Sillanpaa, E, Rinkinen, N, and Hakkinen, A. Individual responses to combined endurance and strength training in older adults. Med Sci Sports Exerc 43: 484–490, 2011.

13)  Halson, SL, Jeukendrup, AE. Does overtraining exist? An analysis of overreaching and overtraining research. Sports Med 34: 967–981, 2004.

14)  Leveritt, M, Abernethy, PJ, Barry, BK, and Logan, PA. Concurrent strength and endurance training. A review. Sports Med 28: 413–427, 1999.

15) Ahtiainen, JP, Hulmi, JJ, Kraemer, WJ, Lehti, M, Pakarinen, A, Mero, AA, Karavirta, L, Sillanpaa, E, Selanne, H, Alen, M, Komulainen, J, Kovanen, V, Nyman, K, Hakkinen, K. Strength, endurance or combined training elicit diverse skeletal muscle myosin heavy chain isoform proportion but unaltered androgen receptor concentration in men. Int J Sports Med 30: 879–887, 2009.

16) Balabinis, CP, Psarakis, CH, Moukas, M, Vassiliou, MP, and Behrakis, PK. Early phase changes by concurrent endurance and strength training. J Strength Cond Res 17: 393–401, 2003.

17) Chtara, M, Chaouachi, A, Levin, GT, Chaouachi, M, Chamari, K, Amri, M, Laursen, PB. Effect of concurrent endurance and circuit resistance training sequence on muscular strength and power development. J Strength Cond Res 22: 1037–1045, 2008.

18) Craig, B, Lucas, J, Pohlman, R. Effects of running, weightlifting and a combination of both on growth hormone release. J Appl Sport Sci Res 5: 198–203, 1991.

19) Dolezal, BA, Potteiger, JA. Concurrent resistance and endurance training influence basal metabolic rate in nondieting individuals.J Appl Physiol 85: 695–700, 1998

20)  Glowacki, SP, Martin, SE, Maurer, A, Baek, W, Green, JS, Crouse, SF. Effects of resistance, endurance, and concurrent exercise on training outcomes in men. Med Sci Sports Exerc 36: 2119–2127, 2004.

21)  Hakkinen, A, Hannonen, P, Nyman, K, Lyyski, T, Hakkinen, K. Effects of concurrent strength and endurance training in women with early or longstanding rheumatoid arthritis: Comparison with healthy subjects. Arthr Rheum 49: 789–797, 2003.

22)  Leveritt, M, Abernethy, PJ, Barry, B, and Logan, PA. Concurrent strength and endurance training: The influence of dependent variable selection. J Strength Cond Res 17: 503–508, 2003.

23) McCarthy, JP, Agre, JC, Graf, BK, Pozniak, MA, Vailas, AC. Compatibility of adaptive responses with combining strength and endurance training. Med Sci Sports Exerc 27: 429–436, 1995.

24) Nelson, AG, Arnall, DA, Loy, SF, Silvester, LJ, Conlee, RK. Consequences of combining strength and endurance training regimens. Phys Ther 70: 287–294, 1990.

25)        Rhea, MR. Determining the magnitude of treatment effects in strength training research through the use of the effect size.J Strength Cond Res 18: 918–920, 2004.

26) Rhea, MR, Alvar, BA, Burkett, LN,Ball, SD. A Meta-analysis to determine the dose response for strength development. Med Sci Sports Exerc 35: 456–464, 2003.

27)         Rhea, MR, Oliverson, JR, Marshall, G, Peterson, MD, Kenn, JG, Ayllon, FN. Noncompatibility of power and endurance training among college baseball players. J Strength Cond Res 22: 230–234, 2008.

28) Sillanpaa, E, Hakkinen, A, Nyman, K, Mattila, M, Cheng, S, Karavirta, L, Laaksonen, DE, Huuhka, N, Kraemer, WJ, Hakkinen, K. Body composition and fitness during strength and/or endurance training in older men. Med Sci Sports Exerc 40: 950–958, 2008.

29) Sale, DG, MacDougall, JD, Jacobs, I, Garner, S. Interaction between concurrent strength and endurance training. J Appl Physiol 68: 260–270, 1990.

30)  Sale, DG, Jacobs, I, MacDougall, JD, Garner, S. Comparison of two regimens of concurrent strength and endurance training. Med Sci Sports Exerc 22: 348–356, 1990.